

Série Mania
conférences et rencontres
Dans mes dernières années d’enseignement, j’engageais chaque année ma classe dans un projet OCCE (Office Central de la Coopération à l’École – si vous ne connaissez pas, faites un saut sur leur site, surtout si vous êtes enseignant).
Pendant les vacances scolaires, je suivais des stages financés par l’OCCE. Et à mon retour, je ramenais un petit cahier rempli de notes, que je livrais à mes CM1.
Comme j’avais eu la chance d’être sélectionnée, je tenais à faire un compte-rendu méticuleux de chaque session. Je notais en bleu-ciel les séances et leur contenu, en rose mon ressenti, et en rouge les idées générées pour la classe. À cette époque, j’avais 16 CP et 4 CM1.
Les CM1 ont adoré ce livret qu’ils se passaient entre eux. Ils comprenaient que je les considérais comme des « grands », capables d’entrer dans le monde des émotions. Et j’avais raison !
Quelques années plus tard, l’une de ces élèves m’a dédicacé l’édition de son premier journal intime. Il était drôle, pudique, très bien écrit. Alors, ne serait-ce que pour elle, j’ai eu raison de leur faire lire ces comptes-rendus. C’est pour cela, avant tout, que l’OCCE mettait ces stages en place : pour enrichir les élèves, même indirectement.Aujourd’hui, c’est dans le même esprit que je me retrouve ici, à Lille, pour suivre le festival Série Mania.
J’ai envie de partager à mon tour ce que j’y découvre, ce qui me touche, ce qui m’interroge – avec ceux qui n’ont pas pu venir.Voici donc les comptes-rendus des conférences et ateliers auxquels j’ai pu assister. Ce ne sont pas forcément ceux que j’aurais choisis… Ceux-là étaient réservés aux professionnels. Et il y a un temps pour tout.


Les séries du ramadan.
Avec Sofiane Zermani (acteur et rappeur engagé, coqueluche des jeunes filles), Zahra Harkat (actrice, animatrice de télévision et productrice algérienne, elle aussi engagée dans des causes humanitaires ) et Yahia Mouzahem (réalisateur et producteur algérien ), animé par Mohamed Bouhafsi (C à vous).
Pour plus de détails sur chacun, allez sur le net ! Suis pas la gestapo !
Ceci dit, pourquoi suis-je allée voir cette conférence ? Ben je voulais en savoir plus sur cette culture que j’ai côtoyée pendant à peu près 15 ans. Et que je ne suis pas venue à Lille pour faire du tourisme moi ! Je suis venue m’instruire sur le monde des séries.
Qu’ai-je appris ?
1. Il faut que je vois « Barbes Little Algérie » (visible entre autres sur Amazon-Prime-je-sais-c-est-pas-bien-mais-c-est-pas-pire-que-canal+-qui-fait-zahrma!) avec ce fameux Sofiane que j’ai déjà vu dans des séries, j’en suis sûre ! Mais lesquelles ?
2. Dans la culture arabe, les séries du Ramadan fédèrent la famille autour de la télé au moment de la rupture du jeûne. Pas comme d’habitude ??? Bon là, j’ai pas pu poser ma question : « Comment peut-on réunir et faire du lien AUTOUR d’un programme télé, AUTOUR de la télé ? » Je pense simplement que je suis Has-Bin (mais non ! Pas un nouvel acteur coréen ! Faut suivre ! C’est Ramadan !)
3. Dans les séries du ramadan, et toutes les séries orientales en général, les femmes ne sont pas sous-représentées. Mais elle n’apparaissent pas seulement comme figurantes en femmes d’intérieur, mais aussi comme des femmes fortes, indépendantes, etc.
Pas comme en France, et ce n’est pas moi qui le dis, mais une actrice que j’ai rencontré hier et qui avait du mal à trouver même des rôles de figuration de femmes.
En Algérie, dans le cinéma, on ne se pose pas la question de quotat : spontanément, les ratios hommes/femmes dans leurs séries sont de 50-50. En Algérie comme en France, il y a des femmes auteures et scénaristes, voire productrices. Ce à quoi j’avais envie de répondre, « ben alors, ça fait pas lourd quand-même. »
Et là, j’ai une réflexion personnelle : j’espère que les algériens sauront faire la place aux femmes fortes sans les objétiser : sans les obliger à rester voilées, ne pas les obliger à se dévoiler, en quelques sortes.
4. Dans tous les pays et de tous temps (et Sofiane a insisté là-dessus), la mission des artistes est de faire réfléchir, de bousculer les idées reçues et de faire évoluer les mentalités.
5. Une chose à retenir : les algériens, en Algérie, et peut-être ici aussi n’ont aucune rancœur contre les français, ils n’ont pas de comptes à régler. Ils sont avant tout tournés vers leur présetn, leur avenir. Ils sont passés à autre chose. Du coup, j’aimerais savoir s’ils ont comme nous des associations d’anciens combattants qui célèbrent leurs disparus, ou la victoire ?
En outre, je me suis demandée pourquoi alors, on a encore des jeunes excités dans les cités. Peut-être justement parce qu’ils ne se sentent plus chez eux nulle part ? Apatrides ?
On arrive aux réflexions personnelles :
6. Serait-il intelligent, justifié, est-ce que ça ferait avancer les choses d’inventer des héros de sitcom genre « prince de bel-air » ou « nounou d’enfer » (elle est juive) avec des héros et héroïnes arabes, juifs-ves, africains, etc. N’est-ce pas une idée bisounours ? Ou faux-cul ? Ou que répondre à des gens qui le penseraient ?
7. En quoi cette conférence aura-t-elle fait avancer mon projet ?
Première réponse : en rien !
Respiration, reflexion.
Deuxième réponse : Les séries du ramadan posent la question de justification de mon envie de mêler différentes cultures. Je dois donc approfondir les relations entre mes personnages. Ma série ne doit pas survoler des problématiques à la mode de manière floue. Elle se veut divertissante, donc on ne doit pas survoler mais voler au-dessus en pointant chaque détail.
Troisième réponse : cette conférence m’aura ramenée à ma réalité d’apatride : ni vraiment française, ni vraiment marocaine. Et pourtant mon pays (l’autre) me manque tellement !
Conclusion
J'ai adoré cette conférence où j'ai retrouvé tout l'enthousiasme de la conversation maghrébine. Beaucoup de gestes (surtout Sofiane, qui a grandi en Seine-Saint-Denis). C'était comme "Apostrophes", en moins chiant, moins enfumé et moins fumeux.
Et pour mon projet, je ne sais pas encore ce que je vais faire de tout ça. Mais j'ai une chose en tête : ma série n’a pas fini de me faire voyager entre les mondes.
PS :
Autre découverte : écrire prend du temps ! Je m'y suis mise dès que je suis arrivée au camping. Ça va faire deux heures que je planche sur ce texte !
Vous pouvez remercier GPT qui prend la charge de me corriger et de mettre mon texte en page. Ça m'évite de vous le demander, mes sœurs de cœur. ;)


Conférence de François Hollande
Le président, un héros de série pas comme les autres
🧠 Pour lire un vrai compte rendu, sérieux et tout, je vous propose ce lien.👉 Lire ici celui de Ouest-France
🌀 Sinon, pour le compte-rendu folklo du ressenti : lisez ici. 😎
🚶♀️ CONSTAT N°1
En entendant mes voisins de droite dans la salle :
"C’est bien d’être à pieds : pas besoin de chercher une place de parking pour en trouver une… payante."
Moi j’ai 100m à faire de la gare au Théâtre du Nord.
📍 CONSTAT N°2
On peut tout faire à pied à partir de la gare. Tous les lieux de Série-Mania sont à moins d’un km de la gare.
C’est bien pensé.
⏳ CONSTAT N°3
C’est long d’attendre.
1/2h de queue avant d’entrer, 1/2h d’attente dans la salle.
Même avec un pass !
💸 CONSTAT N°4
Je ne reviendrai pas à Série Mania.
C’est super intéressant, mais ça revient cher !
Le camping, le vélo, le train (16€/jour), les tenders de midi…
Et en plus, pas d’accès aux événements qui m’auraient le plus intéressée.
Encore trop petite pour jouer dans la cour des grands.
🌑 CONSTAT N°5
"Eh merde ! On est dans le noir ! « Aziz ! Lumière ! »"
Écrire dans le noir… comme quand j’écrivais en douce pendant jeunesse pour ne pas réveiller ma sœur.
🧸 CONSTAT N°6
Une pensée furtive :
“Cet ancien président a une démarche de bisounours…”
Pas sympa peut-être. Mais c’est mon ressenti.
Et sûrement une arme politique pour déstabiliser ses adversaires…
📺 CONSTAT N°7
À voir selon François Hollande :
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En place (Netflix)
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24h chrono (Disney+)
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Baron Noir (Canal+ Replay ?)
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L’affaire Ben Barka (2007, Amazon Prime)
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Borgen (Netflix)
📚 Anecdotes présidentielles
1. Janique Aimée et le scooter
Feuilleton préféré de Hollande ado : une infirmière en solex, 1963.
“Je vous jure, ce n’est pas de là que je tiens ma passion du scooter.”
2. Le bouton rouge
Dans la vraie vie, il n’y a pas de mallette avec un bouton rouge en cas de guerre.
« Spoiler, il n’y a pas de bouton rouge pour la bombe atomique. De la même façon qu’il n’y a pas de codes nucléaires sur un papier que se refilent les présidents entre eux. Vous imaginez le tableau ?» Il a mimé une passation de pouvoir avec le président sortant tendant un bout de papier à son successeur : « voilà le code, ne le perds pas parce que ça pourrait nous faire un certain nombre de désagréments ».
« Mais c’est vrai qu’on reçoit bien une mallette. Mais en réalité, elle nous sert uniquement à téléphoner. »
3. Le perron de l’Élysée
“une scène qu’on ne verra jamais dans une série” (mais là, je crois qu’il se trompe)
"Le président est toujours sur le perron et il attend. Moi ça m’est arrivé d’attendre très longtemps un chef d’Etat qui ne venait pas. Tous les photographes sont là et je suis sur le perron. S’en aller, c’est un risque s’il arrive. Rester, c’est une épreuve. Qu’est-ce que je faisais ? Je regardais le ciel. Il y a quelques magasins près de l’Elysée et il y avait une personne qui était au 2e étage qui me faisait coucou. Je me suis attaché et lui, réciproquement, à moi. Vous ne verrez jamais ça dans une série car c’est inimaginable de penser qu’en face de l’Elysée il y a des gens qui vivent dans un drôle d’environnement"
Il a ajouté une petite pointe plus sérieuse : « Ça devrait nous faire réfléchir quand on choisira le prochain président puisque la France possède l’arme nucléaire»
4. La Nuit de Minsk
François Hollande a évoqué l'idée que les négociations de Minsk pourraient inspirer une série à huis clos intitulée "La Nuit de Minsk". Cette référence fait allusion aux marathons diplomatiques menés en 2015 pour tenter de résoudre le conflit en Ukraine, réunissant des dirigeants tels que Angela Merkel, Vladimir Poutine, Petro Porochenko et lui-même.
Il a ajouté que la mort accompagnait souvent le président de la république dans ses décisions.
“La mort accompagne souvent le président dans ses décisions.”
5. Le “Walk and Talk”
du cinéma américain où le président tient réunion avec ses secrétaires et quelques ministres tout en marchant d’une pièce à l’autre à la Maison blanche. Ça n’existe pas en France. En France, aussi, il n’y a pas de conférence de presse gérée par un porte-parole de l’Elysée. On a juste un résumé de ce qui s’est dit à l’Assemblée Nationale le mercredi par le porte-parole du gouvernement.
6. Trump et Zelensky
Pour F. Hollande, Donald Trump est "un personnage de fiction devenu réalité". "Difficile de savoir ce qui relève du jeu, de la provocation et du sérieux. Ce qui est souvent le cas chez les dirigeants populistes là où les démocrates sont dans la normalité et la maîtrise de soi".
“Zelensky est un homme courageux et formidable qui a su que dans la télé-réalité de Donald Trump dans son bureau ovale, il ne fallait pas simplement être un homme d’État, il fallait aussi être un acteur. (Ce qui était aussi son cas) Quand il a été élu Président, Poutine a dû penser que c’était un clown et qu’il n’en ferait qu’une bouchée. Il a découvert que c’était un vrai résistant. Car Poutine ne comprend que le rapport de force.
Aucune série ne traite de ce genre de personnage.
Lâché par Trump, il est dans une situation extrêmement périlleuse.
Aucune série ne traite de ce genre de situation.
Voilà pourquoi la réalité est bien plus inimaginable que la fiction…".
7. Les femmes présidentes :
Là j’ai grincé des dents ! Il dit que la question de sexisme pour la présidence en France est “réglée” et qu’il n’y a pas de sexisme. J’avais envie de lui répondre “Mon c… C’est du poulet !”. J’étais furieuse. Quand sa femme s’est présentée, il ne l’a absolument pas soutenue, et même maintenant, à gauche comme à droite, dans les meetings on entend encore des remarques sexistes.
8. L’affaire Ben Barka
Il l’a évoquée… probablement à propos du film de Jean-Pierre Sinapi.
J’ai juste noté le nom, mais j’ai décroché.
Trop jeune pour avoir suivi, et je n’ai pas vu le film.
9. L’inattendu quotidien
François Hollande a affirmé que chaque jour, à la présidence, il y a son lot d’imprévus, d’inattendus.
🧒 Dernier constat (N°8)
Créer un sitcom sur la vie des enfants du président à l’Élysée.
L’Élysée vu par des yeux d’enfants.
J’ai déjà les idées…😅
