

Dystopie
Cette nuit, j’ai pensé à baisser les bras. J’ai pensé que cette idée d’écrire était prétentieuse, ridicule. Je voulais laisser tomber : à quoi bon envoyer des lettres (meils) à des producteurs qui ne liront probablement même pas la fin de mon pitch. Et là, j’ai entendu le cri de Sarah.
Je me suis fait engueuler ! Je ne vous dis pas !
« Tu nous as sorti du néant, maintenant assume ! On ne t’avait rien demandé : on n’existait pas ! Mais maintenant qu’on vit dans ta tête et sur ton site, tu voudrais nous abandonner ? C’est comme si tu nous avais enfermés dans un donjon !
Nous, on veut vivre au grand jour, on veut respirer l’air libre.
Tu ne m’as pas créé autant de souffrances pour me laisser tomber maintenant ! Et Sacha alors ? Tu as tué son père, dont tu avais fait un monstre… et tu nous plante ? Et Seung-Chul ? Tu lui donnes un coeur gros comme la planète et tu l’oublie ?
Pas de ça, ma grande !
Assume »
Sacha et Seung-chul ne disaient rien. Ils entouraient Sarah de ses bras, tentant de la calmer. Et quand Sarah s’est tue, le visage baigné de larmes de colère et d’impuissance, ils ont levé les yeux vers moi et ont murmuré.
Sarah N’Gué, 사랑해 살아 . Ils m’ont juste rappelé pourquoi j’ai inventé leur histoire.
Leurs mots résonnent encore dans mon esprit ce matin.
Sarah N’Gué, je t’aime, vis.
Au boulot !
Pour eux.