Chapitre 1
Je viens d’une petite île du sud. Une île célèbre pour sa résistance aux invasions japonaises. J’aime cet endroit. Je l’ai toujours aimé. Mais très tôt, je l’ai quitté pour faire mes études. Je voulais être acteur. Je voulais quitter cette vie simple et rude de "paysan de la mer". La pêche, la culture des algues et des crustacés… Se lever à l’aube, travailler avant l’école, travailler après l’école, puis le collège et le travail, toujours le travail… Alors, j’ai tout fait pour sortir de cette condition : j’ai travaillé très dur pour devenir… acteur, chanteur, ou danseur… Vedette quoi. Le rêve coréen. Après avoir été dans une troupe de danse au lycée, avoir été en fac de théâtre et de cinéma, Je me suis débarrassé de mon service militaire pour me consacrer entièrement à mon rêve. À ma sortie de l’armée, j’ai commencé quelques petits rôles, puis j’ai été remarqué, j’ai signé avec une maison de production, j’ai intégré la Seoul Action School pour un an de formation, principalement aux combats et cascades.
À vingt-sept ans, j’étais acteur, modèle et reconnu internationalement, grâce à une série assez violente qui a culminé au top 5 sur une plate-forme de streaming. C’est à ce titre que j’ai été choisi, avec vingt-neuf autres coréens et trente français appartenant au monde du cinéma, dans un stage d’Échange Franco-Coréen sur le thème de la série et du Drama (EFKD, prononcez Êpkè2 et vous l’aurez à peu près en coréen).
C’est là où l’aventure a commencé.
Imaginez.
Séoul la grande, ambassade de France.
Soirée d’ouverture du stage Epkè2.
Nous sommes 52 participants : une moitié coréenne et l’autre française. Tous dans le monde du cinéma.
Je suis venu accompagné de Kim Se-Wi, la covedette de mon dernier film (un remake de Dirty Dancing à la coréenne). C’est mon impresario, Park Min-Ji qui nous a conduits: depuis mon accident de moto, ma jambe droite est inerte. Min-Ji aussi est invité... À la table des pontes coréens et du ministre de la culture français...
L’Epkè2... qui devait donner naissance à la culture du F-Drama, et par extension, du FK-Drama. Sur l’initiative de Maguy-Shi, l’attachée culturelle de l’ambassade de France, et après un long travail acharné, ce stage d’échange culturel franco-coréen a vu le jour. En deux temps : une première retraite de travail sur la découverte et le fonctionnement des Dramas coréens (en Corée), trois mois plus tard la deuxième retraite en France pour découvrir le monde de la série à la française. Avec entre les deux le démarrage d’une série de huit épisodes sur l’Epkè2 en mode télé-réalité.
L’évènement avait été programmé longtemps à l’avance, c’est pourquoi j’ai pu y participer. Car personne n'aurait pu prévoir qu'à la fin du tournage, j'aurais la jambe écrasée par ma moto. Je suis donc venu en fauteuil roulant.
Ce soir-là, je me trouvais donc devant la salle de réception de l’ambassade de France, avec ma partenaire de film et quelques autres compatriotes, acteurs, réalisateurs et compositeurs. Park Se-Wi me tenant l’épaule, j’ai stoppé les roues du fauteuil roulant devant nos hôtesses, deux… Waaah! Deux jeunes femmes rayonnantes, éblouissantes, charismatiques.
L’une, peau blonde et satinée, cheveux d’or ramassés en une cascade de boucles dansant sur une nuque… exquise. Grande et toute en courbes gracieuses, de grands yeux bruns, pétillants, robe sixties jaune et or, elle arborait sur ses bras, son cou et même son visage, des titres de Dramas coréens en lettres anglaises noires. Ses gestes avaient une grâce noble.
L’autre, aussi noire et veloutée qu’une nuit sans lune, cheveux soyeux coupés court, longue, élancée, fine et athlétique, des yeux en amande, noirs, cernés de blanc, qui vous dévorent ou vous transpercent, mais toujours intenses.
Vêtue d’une chemise manches courtes vert anis sous un gilet dos-nu de garçon de café, pantalon droit, tous deux vert et or, ses bras, son cou et son visage étaient couverts, à l’instar de sa collègue, de titres de séries françaises, traduits en coréen, en blanc. Tout en elle respirait la simplicité.
Premiers échanges en coréen (mais je traduis…) :
La blonde : Bonjour Seung-Chul-Shi, je suis vraiment ravie de vous revoir.
-Maguy-Shi ! Toujours aussi resplendissante ! Si je n'étais pas en fauteuil, je pense que je vous aurais courtisée.
À ces mots, j'ai senti la main de Sé-Wi se crisper sur mon épaule. J'ai tourné mon regard vers elle en lui tapotant la main.
-Détends-toi Donsaeng (petite soeur). Je me tiendrai bien aujourd'hui.
Retour à Maguy-Shi: Maquillage très réussi ! Puis-je vous présenter ma partenaire à l’écran Kim Sé-Wi ?
Échange de courbettes, guindée pour ma partenaire, respectueux pour notre hôtesse. Comment allez-vous depuis notre rencontre aux Dramas awards ?
-On ne peut mieux puisque je vois tous mes acteurs et actrices préférés. Permettez-moi de vous présenter à mon tour ma sœur qui sera dans l’équipe des interprètes avec moi ce soir.
Et là, le choc ! Nos regards se sont croisés ; mon cœur a raté un ou deux battements. Je pense que j’ai eu l’air aussi niais qu’elle le temps d’un souffle. Puis nos remarques se sont télescopées.
Moi : Reine de Sabah !
Elle : Sarang-hé ! (en coréen : "je t’aime ").
Comme dans un rêve, j’ai souri béatement, niaisement même.
Les ongles de Sé-Wi se sont enfoncés dans mon épaule.
Le rêve se brisait, retour à la réalité.
J’ai tourné les yeux sur Se-Wi. Son regard était fixé sur La Reine Noire d’un air assassin. Cette dernière s’excusait déjà :
" Je veux dire : je m’appelle Sarah N’Gué ; N’Gué Sarah.
Silence… gênant…
- En Corée, le patronyme vient avant le nom ! Dans votre cas, ça prêterait moins à confusion. Remarque Sé-Wi, lèvres pincées.
- Oui, d'habitude, je m'amuse à faire ce jeu de mots avec des coréens. Mon prénom vient de mes parents français, mon nom est la seule chose que m’ont laissée mes parents africains. Aucun des quatre n’aurait pensé qu’un jour, il serait la source d'un jeu de mots en coréen.
- Vous êtes si... étrange. Je veux dire: outre votre peau, vous êtes aussi grande qu’un homme, vous avez la voix grave, les cheveux courts et dans ce costume, on pourrait vous prendre pour un homme.
Cette impolitesse était-elle intentionnée ou comme tout ce qui touchait à Se-Wi était-ce juste dû à sa grande spontanéité naïve ?
- Elle a la même coupe que toi ! Hormis la couleur, vous pourriez passer pour un homme coréen. " a-t-elle ajouté.
Là encore, l’avait-elle dit exprès ou était-ce naïf ? Toujours est-il que la Reine Noire a esquivé diplomatiquement l’insulte.
- Oui, je l’ai trouvé si beau dans "B&C(1)" que j’ai voulu la même coupe. Ça me va bien aussi. Mais ne vous inquiétez pas pour moi : les hommes ne s’y trompent pas " A répondu cette beauté noire en passant une main dans ses cheveux d’une manière très masculine. Clin d’œil discret à mon adresse. Cette situation gênante avait fini sur une note si gentiment comique que l’atmosphère s’est instantanément détendue.
Puis elle nous a conduits dans la grande salle, vers le buffet où nous avons retrouvé des compatriotes, déjà en grande conversation avec des français.
"À partir d’ici, bien que je puisse servir d’interprète, toutes les conversations se feront en anglais, afin d’être plus conviviales. Je vous prie de m’excuser, je dois rejoindre ma sœur. Mais je vous laisse en bonne compagnie."
Avant de prendre congé, elle nous a présentés aux convives autour de nous, puis elle est retournée accueillir les nouveaux arrivants avec Maguy-Shi. Quand elle s’est éloignée, j’ai senti la pression sur mon épaule se relâcher : la belle Se-Wi a abandonné mon épaule pour saisir la boisson qu’on lui tendait et a commencé à papillonner entourée d’acteurs français. Ils étaient tombés sous le charme. Elle était d’autant plus ravie qu’elle monopolisait aussi mon attention : je devais lui traduire leurs propos en coréen, ma partenaire n’ayant jamais fait l’effort d’apprendre l’anglais.
Je restais donc à ses côtés, faisant moi aussi connaissance, échangeant avec nos interlocuteurs nos expériences de films, des souvenirs de villes et de campagnes autant coréennes que française. Parce que j'étais déjà allé en France. Et je m'y étais tellement plu que j'ai même commencé à apprendre le français. À cette époque, je n'en étais qu'aux débuts et je n'ai pas osé sortir un mot en français.
Mais mon regard revenait souvent de l’autre côté de la salle où la Reine Noire continuait à saluer, à sourire. J’étais… dérangé… qu’elle puisse encore se présenter en disant "je t’aime" à tous, c’était… déplaisant. Et ça c’était nouveau pour moi ! Dans l’industrie du divertissement, j’étais connu pour être un acteur frivole et séducteur avec de nombreuses conquêtes (célèbres ou non) à mon actif. J'étais un travailleur acharné dans mon métier, mais dès que je pouvais, je lâchais prise en faisant la fête et en multipliant les conquêtes.
Mais là, " Sarah N’Gué ", c’était à Nous, ma Reine et moi ! C’était déjà NOTRE copyright !
Elle passait de groupe en groupe en hôtesse accomplie, sourires, rires, conseils en boissons et spécialités culinaires, écoutant au passage avec plaisir les anecdotes contées par les uns et les autres. Heureusement pour mon égo de séducteur… en fauteuil roulant… à chacun de ses passages, nous échangions quelques banalités en coréen, je lui offrais un verre de jus de fruit puisqu’elle ne buvait pas d’alcool, elle me conseillait une spécialité française… Elle avait un mot et un sourire pour chacun et chacune. Nous étions tous sous le charme de sa gaieté et de sa gentillesse, de sa fraicheur et de son beau sourire. Moi, j’étais subjugué… ou juste affamé ?
Et au moment où j’allais trouver le courage de la séduire, en bonne et due forme, malgré mon handicap, elle a cessé tout net de parler, avec la même expression qu’à notre rencontre, son regard fixé sur un autre invité puis a murmuré son nom. "Ji Sang". Son émotion passée, elle a retrouvé l'usage de la parole pour me demander de le lui présenter puisque j’avais joué avec lui dans un Drama.
Moi : Vous le connaissez ?
Elle : Qui ne connait pas le beau et ténébreux Ji-Sang ! Je suis dingue de lui ! Il choisit toujours des rôles si intenses, si poignants.
Je crois qu'à ce moment, j'ai senti la morsure de la jalousie.
Moi : (Ton faussement enjoué!) C’est vrai. J’ai aimé jouer avec lui.
Elle : Il joue toujours des rôles de personnage durs, torturés, éprouvés par la vie.
Moi :Et pourtant dans la réalité, c’est un mari et un père ordinaire, aimant, un homme joyeux et sympathique, plein d’entrain.
-Son meilleur rôle, c’était dans "KMHM(2)". Vous savez : il jouait un homme souffrant d’un trouble de la personnalité. Qu’il est séduisant !
-Attention : vous me rendez jaloux. (Ça y est, j’étais parti dans la séduction.)
-Oh ne le soyez pas : vous êtes ma star préférée ! a-t-elle dit en portant son verre à ses lèvres et en me jetant un regard sans équivoque par-dessous ses longs cils maquillés de blanc. et puis, je ne touche pas aux hommes mariés! Cependant, pouvez-vous nous présenter s’il vous plait ? " (Elle a utilisé un terme de supplication coréen qu’on ne trouve presque que dans les Dramas et qui m’a fait rire.)
Durant cet échange, Se-Wi avait cessé de discuter et s’était rapprochée de nous. Entamant un regard à la "touche pas mon bien" vers Sarah, elle a fini par rire d’aise en voyant son admiration pour Ji-Sang. Ma Reine Noire a donc été présentée au "beau et ténébreux" acteur.
Notre conversation avait sans doute trop duré puisque Maguy-Shi est venue la chercher pour la suite du programme. La Reine Noire et la Princesse Dorée se sont avancées sur la scène et nous ont demandé de nous approcher des deux grandes urnes posées sur une table devant la scène. Elles nous ont invités à prendre un carton dans l’urne (blanche pour les coréens et brune pour les français) et de nous installer à la table de la même couleur que le carton. Les couples avaient la possibilité d’échanger leur carton avec une autre personne afin de rester ensemble.
En attendant de piocher mon carton, je remarquai que Sarah était vêtue de vert, Maguy-Shi de jaune, et que les autres interprètes de la soirée étaient vêtus de couleurs différentes, comme les cartons... Et les tables. J’ai tiré un ticket rouge, ainsi que Park Sé-Wi, mais cela bien-sûr, ne me convenait pas. Devant moi, Ji Sang tenait un carton vert. J’ai poussé les roues de mon fauteuil et lui ai arraché (on peut le dire) son ticket des mains pour glisser le mien dans sa poche pectorale, en déclarant en anglais : "C’est à moi qu’elle a dit je t’aime !" Un clin d’œil, un signe de tête vers la Reine Noire. Mon ami a eu un instant d’étonnement puis a remarqué Sarah qui s’approchait de la table verte. Un sourire complice s’est dessiné sur ses lèvres. Il m’a fait une courbette, et bon prince, (ou bonne fée), remarquant le regard noir que Sé-Wi me jetait, il lui a proposé son bras, avec son sourire enjôleur, pour l’accompagner à la table rouge. Kim Se-Wi semblait finalement ravie de cette opportunité professionnelle. Se rapprocher d’un acteur célèbre… ça peut ouvrir des portes.
Les deux sœurs avaient vraiment travaillé dur pour que français et coréens puissent appréhender, comprendre, nos deux cultures si différentes, ainsi que pour créer des liens amicaux entre les participants. Pour cela, elles avaient préparé des jeux rythmant le repas. Le premier a été de nous installer à la table selon nos âges, dans l’ordre croissant. Il faut savoir que nous, coréens, sommes encore très attachés au respect des aînés. Face à un interlocuteur, même cadet d’une journée, on lui parlera formellement (plus qu’un vouvoiement) alors que lui nous parlera informellement (tutoiement). Donc, une fois tout le monde installé par ordre de naissance, j’ai été surpris de me trouver face à la Reine Noire que j’imaginais de mon âge. Il s’avérait qu’elle était de neuf ans mon ainée.
Mais l’âge n’a pas d’importance dans le jeu de la séduction.
Nous avions du mal à nous entendre dans le brouhaha des conversations, mais nos regards parlaient d’eux-mêmes. Ce langage-là est universel. Ses yeux pétillants, son sourire exquis attisaient ma convoitise.
Maguy-Shi, au micro, a expliqué la règle coréenne du langage formel/non formel et ajouté qu’en l’occurrence, elle serait invalide au cours du repas puisque nous parlerions tous en anglais, donc vouvoiements pour tous. Nous étions assis à de grandes tables rondes, le plateau tournant central était couvert de petits plats débordant de mets coréens et français. Contre les assiettes, on trouvait baguettes, cuillères, mais aussi fourchettes et couteaux. Le deuxième jeu justement consistait en un concours de maîtrise des différents couverts. De ce côté, la victoire allait naturellement aux coréens.
Le troisième jeu a été si populaire parmi les français de ma table qu’ils l’ont pratiqué en riant tout le long du repas. Il s’agissait de servir un morceau de kimchi avec les baguettes à la personne qu’on préférait à table. Mais la table était très large, les gens ne se connaissaient pas encore bien, alors chacun et chacune a préféré poser diplomatiquement un morceau de kimchi dans la cuillère de son voisin. Autre façon d’apprendre à connaître ses futurs partenaires de la semaine. J’ai donc poursuivi mon jeu de séduction en me levant du fauteuil, en appui sur ma jambe gauche, et, me penchant à l’extrême au-dessus de la table, j’ai tendu mon offrande vers la bouche de la Reine Noire, ma main gauche soutenant mon poignet droit, selon la politesse coréenne. Ma reine s’est levée à son tour, s’est penchée pour saisir le morceau entre ses jolies dents blanches, avec un sourire… et un regard… Complices, rieur, provocateur. Que j’avais faim ! À notre table, mes compatriotes étaient étonnés. Mon jeu de séduction était trop inconvenant.
Ji Sang, qui ne manquait jamais une occasion de me taquiner, et qui était assis à la table d’à côté, dos à Sarah, s’est retourné et a posé un morceau de viande sur le bol de riz de la Belle Noire. En me regardant de son air espiègle, il s’est écrié "Oppa ! Sarang hé (3)" (citation d’un de ses films) en reprenant le ton de son personnage féminin. Ce qui a fait rire tous les coréens de nos deux tables, ainsi que Sarah. Je n’ai pu que sourire en me rasseyant pendant que Sarah et Ji Sang échangeaient rires de connivence et courbettes protocolaires.
Quand elle s’est enfin retournée, voyant mon air boudeur, elle a délicatement fait un wrap de viande et légumes dans une feuille de salade, s’est levée à son tour et a présenté ce sandwich coréen devant ma bouche, sourire chaleureux, son regard planté dans le mien, joueur, intense. "Ma star, c'est vous! " a-t-elle susurré de sa voix feutrée, envoutante. C’était un geste provoquant pour une étrangère... que je ne connaissais pas. J’ai engouffré son offrande lentement, le regard planté sur ses yeux. Elle a repris sa place nonchalamment, sous les regards et murmures complices des convives. C’était délicieux ! Mon cœur cognait vraiment fort, des papillons s’invitaient dans mon ventre.
Le repas prenait fin. Nous en étions au dessert et les convives, à toutes les tables, parlaient et riaient beaucoup. L’objectif des deux sœurs avait été plus qu’atteint : les hôtes avaient fait connaissance, s’étaient rapprochés et avaient appréhendé avec bonheur quelques différences de nos deux cultures. Mais soudain, l’ambiance a changé : la lumière a lentement baissé, le rideau de la scène s’est ouvert sur un écran géant. Les deux beautés se tenaient devant l’écran, la plus grande derrière la blonde. À quel moment la belle noire avait-elle échappé à ma surveillance? Maguy-Shi a pris le micro.
" Re-bonsoir à tous, nous espérons que vous passez tous une bonne soirée. Le repas prend fin, place à la danse. Mais avant de vous laisser évoluer sur la piste, ma sœur et moi voulions rendre un hommage particulier à deux acteurs qui nous sont chers. Tout d’abord le regretté grand acteur PS, le premier qui a incarné le rôle de Johnny, mais aussi votre compatriote Wi Seung Chul, ici présent, victime d’un accident qui le laisse handicapé…
La Reine Noire s’est penchée vers le micro pour ajouter "pour l’instant ! "
… et qui a été le deuxième à incarner ce rôle mythique.
En hommage donc à PS, Wi Seung Chul et aussi mademoiselle Kim Sé-Wi, éblouissante dans sa merveilleuse interprétation de "Babe", Nous avons préparé cette danse culte. "
La musique a commencé, ne restait plus de lumière que le rond éclairant les deux danseuses, et celle de l’écran, où deux images se cottoyaient : à droite la version originale du film, à gauche, la version coréenne. Mais nos yeux étaient rivés, non pas sur l'écran, mais sur la danse des deux sœurs, sur la scène, d’une grâce, d’une beauté, d’une magie si… chaleureuses. La vidéo et la musique se sont arrêtées à la fin du porté, exécuté à la perfection. La lumière est revenue. Essoufflée, Maguy-Shi nous a demandé, à Sé-Wi et moi, de nous lever pour profiter des applaudissements qui nous étaient destinés. Enfin tout le monde a été invité à se lever et pousser les tables comme dans le film, pour laisser place au bal. Une règle avait été imposée cependant : les couples de danseurs devaient être exclusivement franco-coréen, puisque le but de la soirée était un rapprochement culturel.
Dans mon fauteuil roulant, je me suis senti, l’espace d’un instant, isolé, esseulé dans la gaieté générale. Mais c’était sans compter la générosité de la Reine Noire. Encore essoufflée par la danse, elle est venue s’assoir à côté de moi. Nous avons regardé les couples évoluer sur la piste un moment, puis elle m’a demandé de lui réserver quelques danses quand elle serait reposée. J’ai alors tourné vivement la tête vers elle, choqué par cette indélicatesse. J’ai même cru à une mauvaise plaisanterie. Mais elle était on ne peut plus sérieuse. J’ai donc répondu poliment, ravalant ma colère, que vu mon état, je ne pensais plus pouvoir danser beaucoup le reste de ma vie. À son tour, elle a paru choquée : "Solma (5), ne me dites pas que vous comptez rester dans votre fauteuil roulant toute votre vie.
- Les nerfs de ma jambe droite ont été écrasés, plus de douleur, plus de sensations, plus de mobilité ! Les médecins m’ont averti que je ne remarcherai plus. Ma carrière est très limitée maintenant.
- Quel pessimisme ! Puis-je vous prouver à quel point vous vous trompez ? J’ai une petite expérience à vous soumettre.
-De quoi s’agit-il ? (regard méfiant)
- Permettez-moi de tenter l’expérience, et promettez-moi d’y mettre tout votre cœur. S’il vous plait, accordez-moi cette faveur."
Son regard était si sincère, si convainquant, que j’ai accepté.
Elle a alors écarté mon fauteuil des tables, bloqué les freins et a demandé à deux compatriotes français de maintenir le fauteuil au sol en appuyant sur les accoudoirs quand le moment serait venu. Elle a posé ses mains sur les accoudoirs, et prenant appui, elle nous a régalés d’un magnifique appui tendu. Nos têtes étaient si proches, ses lèvres frôlaient mon front. Je devais me battre pour faire cesser l'agitation des papillons qui s'affolaient dans mon ventre. Et puis lentement, elle a basculé son corps, à la force de ses bras, et de ses épaules, me demandant de la saisir aux hanches. J'ai pu admirer la puissance et la beauté de ses bras, de ses épaules pendant qu'elle basculait. Comprenant ce qu’elle voulait faire, j’ai mis toute ma force dans le porté, j’ai amené son corps maintenant horizontal au-dessus de ma tête, la figure était équilibrée ; correcte. Quand elle est revenue au sol, une salve d’applaudissements a explosé. Étonnés, nous avons regardé autour de nous. Dans notre effort, nous avions oublié où nous étions. Sarah, dans un rire gêné, a fait une courbette et s’est rassise à côté de moi.
"Alors, qu’en dites-vous ? (sourire ravi, chaleureux)
- Ok, j'ai toujours autant de puissance dans mes bras. Mais on ne peut pas miser une carrière de star juste avec le haut de son corps valide. Les propositions de rôles ne vont pas être nombreuses.
-Okay ! Plan B ! Murmure-t-elle gardant son superbe sourire.
Elle s’est levée et a quitté la salle pour revenir au bout de quelques minutes et me faire lever. Elle avait préparé un système de larges sangles à scratchs à mon intention, un genre de jambières. Pendant que les convives évoluaient sur une valse, la Beauté Noire a fixé les jambières à sa jambe gauche et ma jambe droite et les a scratchées ensemble n’en faisant plus qu’une seule. Elle s’est collée à moi et m’a demandé de bien enserrer sa taille de mes bras, alors qu’elle agrippait fermement mes épaules.
"Si j’arrive à vous faire danser, prenez-moi comme coach de rééducation jusqu’à ce que vous marchiez sans aide.
-Si vous y arrivez, tout ce que vous voulez, je le ferai. "
Doucement, elle a commencé à lever sa jambe gauche en la reculant, faisant ainsi avancer ma jambe droite. Puis son pied droit qui recule, le mien qui avance en même temps. Nous évoluons très lentement sur cette valse, adaptant notre démarche, notre allure, notre rythme.
Incroyablement, nos pieds, nos jambes, ont très vite avancé, reculé, tourné, en harmonie, force et souplesse. C’est sa jambe gauche qui commandait ma jambe droite puisqu’aucun de mes muscles ne fonctionnaient, ce devait être difficile et épuisant pour elle, et pourtant, elle y mettait tant de légèreté, de maîtrise, et de grâce. Des applaudissements ont accompagné la fin de cette première valse et Sarah-Shi s’est légèrement écartée de moi pour applaudir elle aussi. Un mambo a suivi, et là, grâce à la force de ma partenaire, j’ai pu goûter encore une fois la magie de cette danse. Son système de sangles semblait être ingénieux et simple d’utilisation, ce qui a amené quelques femmes à tenter une danse avec moi, pendant que mes compatriotes invitaient Sarah, merveilleuse danseuse. Mais très vite, mes partenaires déclaraient forfait, la tâché étant bien moins aisée qu’il n’y paraissait. J’ai donc pu passer la soirée à danser avec ma Reine Noire, dans une harmonie de plus en plus efficace. Chacune de nos danses a été pour nous un moment où chaque geste de l’un répondait exactement aux attentes de l’autre. Nos corps étaient-ils télépathes ? N’ayant jamais dansé ensemble auparavant, nous étions émerveillés par leur habileté à se comprendre et évoluer en symbiose, effaçant presque mon handicap.
Danser ainsi m’a demandé plus d’énergie qu’aucune de mes séances d’entrainement. En était-il de même pour elle ? Nous sommes sortis sur la terrasse plus d’une fois pour prendre l’air et sécher nos chemises moites. Pour nous déplacer : une invention de Sarah : elle avait scratché nos jambes côte à côte et soulevait de sa jambe gauche la sienne et ma jambe droite, tout ceci sans effort apparent. Pourtant, vu les efforts que je faisais moi-même pour tenir l’équilibre tout en ayant une démarche naturelle, j’imaginais sans peine l’énergie qu’elle déployait. Elle appelait ça la marche siamoise.
Nous faisions vraiment la paire : toutes les excuses pour nous retrouver seuls sous les étoiles, nous tenant par la taille puisque scratchés l’un à l’autre, échangeant les banalités timides d’usage. Mais partager ces petits moments d’intimité, isolés dans notre bulle, c’était magique.
Le bal a fini à minuit, les personnalités ayant pris congé au fur et à mesure, il ne restait plus que quelques stagiaires assez fatigués, mais bien décidés à poursuivre cette délicieuse soirée. Nous n’étions plus qu’une dizaine assis sur des chaises près du bar (moi dans mon fauteuil). Sarah, qui n’avait pas bu une goutte d’alcool, s’est installée derrière le bar et a sorti des bouteilles de soju et de bière. Elle a commencé à aligner une dizaine de verres puis a demandé à la cantonade si parmi nous quelqu’un savait faire le fameux soju-bomb qu’elle voyait dans les dramas. C’est Nam Ji-han qui nous a régalés du spectacle. Ne me demandez pas de décrire la manière de faire ce cocktail : regardez juste un k-Drama et vous saurez. Sarah était fascinée par la danse des mains de Ji-Han-ha.
Quand les verres ont été prêts, Sarah a servi chaque convive et a saisi le dernier. Sa soeur Maguy-Shi a protesté disant en anglais que c’était une mauvaise idée et que ça allait gâcher la soirée. "Et puis a-t-elle ajouté, ça fait si longtemps que tu as arrêté, ce serait dommage de recommencer. " Céline Vigne, l’actrice et humoriste française a demandé naïvement en quoi boire un verre pouvait gâcher une soirée. " C’est-à-dire que quand ma sœur a bu… Comment dire… Elle devient… incontrôlable…"
"Okay, s’est exclamé Sarah, celui-là, je le garde pour le départ alors. En attendant, j’ai un jeu à vous proposer, très utilisé dans les Dramas : vérité ou action. Si on ne veut pas répondre, on doit boire un shot de soju cul-sec. Qui est partant ?
-Et c’est parti pour les indiscrétions ! S’est lamentée Maguy-Shi. En plus, il te faut un chevalier noir !
-Ma Reine, permettez-moi de vous servir de chevalier noir(6)! Me suis-je écrié sans donner aux autres le temps de se proposer.
-Très volontiers My Star, un grand merci. Mais appelez-moi coatchenim maintenant !
-Et voilà ! Ça commence ! a murmuré Maguy-Shi en français en pinçant ses jolies lèvres.
Tout le monde était intéressé par ce jeu. Nous nous sommes rapprochés du bar, sur lequel la Reine Noire s’était déjà installée en tailleur, une bouteille de soju vide devant elle. Durant le jeu, nous avons appris que Céline Vigne avait été avocate, que Kev Luz avait fait sa première émission à 14 ans et écrivait ses sketchs en 4e pendant ses cours d’histoire géo et que le plus beau souvenir de Fanny Forêt était la naissance de sa fille contrairement à ce qu’elle disait dans son spectacle. Ji Chang-Jun, lui, préférait vider son verre que répondre aux questions sur sa relation avec Nam Ji-Han, Léon Bosson trouvait aussi plus amusant de boire que de se dévoiler.
La bouteille a fini par désigner la Reine Noire.
"Quel est ton plus mauvais souvenir ? " a demandé Christian Dupape, le grand acteur brun aux yeux océans. Sa beauté m'exaspérait depuis que je l'avais remarqué. Il avait passé la soirée à tourner autour de ma reine. Et le fait qu'il soit français en faisait un véritable rival à mes yeux.
Le visage de Sarah s’est fermé instantanément. Elle a lentement saisi son verre soju, l’a porté à ses lèvres au moment où Maguy-Shi a menacé "Sarah ! Non ! ". Alors, son visage a repris vie, elle s’est servi deux autres verres de soju et dans un sourire espiègle, a déclaré en me regardant dans les yeux:
"Ne soyez pas mon chevalier noir : Si je finis mes verres, non seulement je ne répondrai pas, mais en plus, je veux un cadeau.
-Tout ce que vous voulez. (Je n'ai jamais su résister à son regard provocateur.)
-Je veux tester un baiser à la coréenne".
Surprise et papillons. Je ne pouvais rêver mieux: elle faisait le premier pas. Et avec classe!
-Deal! Ai-je répondu, usant de mon sourire le plus provoquant.
Sans donner le temps de répondre à sa sœur, et à l'étonnement de tous, elle a porté le verre à ses lèvres et s’est dépêchée de boire les trois avant que Maguy-Shi ne lui arrache le dernier des mains. Sourire de la Reine Noire qui ferme les yeux, renverse sa tête en arrière et murmure :
Aaaah ! J’avais oublié l’ivresse. Que ça fait du bien parfois ! Abandon, complicité, partage… Câliiiins !
-Et voilà ! Je suis désolée du spectacle qui va suivre ! Vraiment désolée ! J’ai honte ! " Gémit la belle blonde. Sarah redresse la tête et fixe le beau brun d'un œil assassin.
- J'ai droit à mon cadeau. Mais avant, je vais quand-même répondre: mon plus mauvais souvenir ? Toi ! Répond-elle à Christian.
Quelques secondes passent puis son regard se pose sur moi, son expression change instantanément: on y lit l'espièglerie. Et sans me lâcher du regard, elle répond à sa sœur :
"Sœurette, tu n’es pas responsable de mes actes. Et puis il a accepté le deal ! ". Ses yeux toujours dans les miens, elle descend du comptoir, s’approche de moi. Elle me prend les mains, m’invite à me lever. Mon cœur bat trop vite, les papillons s’agitent dans mon ventre, je suis perdu. D’habitude, je garde toujours le contrôle. Que faire ?
-On ne vit qu’une fois ! Il faut que ça en vaille le coup ! Montrez-moi comment vous embrassez dans les films.
Elle a pris ma main, l’a posée sur sa joue, a approché ses lèvres. Quelle situation étrange : J’avais voulu ces lèvres toute la soirée, et quand elles m’étaient offertes, j’hésitais, timide. Elle a posé ma deuxième main sur son autre joue, s’est collée à moi… Plus d’hésitation : mon corps avait choisi. Et ce qui avait commencé comme un baiser de cinéma s’est achevé dans une explosion de sensualité. Maguy-Shi a émis un long gémissement : "Eh meeeer…" (en français) pendant que les autres poussaient des "oh" et des "ah" étonnés et complices. Nous avions tous beaucoup bu.
Tout a une fin en ce bas monde, et Sarah s’est écartée de moi.
"Moui, c’est pas mal… Mais franchement, nous les français on a une meilleure technique ! a déclaré la Reine Noire espiègle, avec un clin d’œil à ses compatriotes.
- Ok, Alors apprenez-moi le Prench-Kisseu pour que je puisse comparer. Ai-je déclaré.
-Je ne veux pas faire mourir ma soeur de honte… Ce sera pour une prochaine fois si vous êtes toujours partant."
Malgré son beau sourire, sa réponse semble emplie de regret quand elle retourne s’assoir sur le comptoir. Le jeu a continué.
Moi, j’ai vidé mon verre quand on m’a demandé le nombre de mes aventures amoureuses, Sarah nous les a nommés une par une en comptant sur ses doigts… exprimant avec son visage son opinion de chacun de ses amants.
"Alors, pour commencer, L, mon premier amour, C, ma première nuit, M le père de mon fils…
Surprise générale.
Coup au cœur.
…Oui, j’ai un fils, Mika, il a maintenant 17 ans… Ensuite, il y a eu…La liste a dépassé les dix…
"Je n’ai plus de doigt libre, Nam Ji-Han, pouvez-vous me prêter les vôtres pour finir ? "
Rires, sourires des autres… Mes compatriotes étaient gênés ou émoustillés par cette franchise et ce déballage de vie privée, malgré la torpeur de l’alcool. Ah les français !
Pour ma part, jalousie. Elle avait largement dépassé mon tableau de chasse. En remarquant ma physionomie elle a cru bon d’ajouter : "Ne soyez pas jaloux my Star, j’ai eu plus de conquêtes que vous parce que je suis plus âgée. Vous me rattraperez sans problème. " Ces mots m’ont confortés dans ma jalousie. Mais était-ce vraiment parce qu’elle me battait au jeu de la séduction ? Je crois que quelque chose d’autre chassait les papillons pour ronger mes intestins. Sensation nouvelle et étrange.
"…Et pour finir, Sacha, mon mari…"
Re-Surprise.
Re-Coup au cœur… Aux tripes.
"Il est mort dans une Opex en Ukraine il y a deux ans maintenant.
Silence respectueux, compatissant.
Une larme coule sur sa joue, ses lèvres tremblent, son regard est lointain. Elle n’est plus avec nous. Christian Dupape en profite pour remarquer:
-Tu m'as oublié dans ta liste.
L'attitude de Sarah -Shi change instantanément: elle plante son regard dans les yeux du brun et déclare d'un ton sec:
-Je n'ai parlé que de ceux qui comptent.
Voyant qu'elle n'est pas bien, je l’accompagne un moment sur la terrasse pour qu’elle ait le temps de se reprendre.
Quand nous sommes revenus, Sarah-Shi avait retrouvé le sourire. Elle avait une force de caractère incroyable.
Nous l’avons laissé continuer son histoire.
"Je suis vivante, et comme je n’ai pas le choix, je continue à profiter de la vie, même s’il reste toujours dans mon cœur. Et pour tout vous dire, j’en suis arrivée à être fatiguée de tomber amoureuse, alors, j’ai pris pour principe de ne rester avec un partenaire qu’une seule nuit. Je préviens à l’avance, pas de malentendu possible. C’est à eux de choisir : une nuit ou rien.
-Bravo ! S’est écrié Fanny Forêt. J’adhère ! Je sens que je vais te copier !
-Et attendez, je suis allée encore plus loin dans mes choix : étant fatiguée de ces ébats si médiocres et frustrants pour moi, j’ai développé une nouvelle philosophie : le PESP !
-Le PESP ?
-Plaisir Extrême Sans Pénétration. Je préviens aussi à l’avance, à prendre ou à laisser. Maiiiis ceux qui prennent ne sont jamais déçus et aimeraient bien y revenir…" ajoute-t-elle avec un fugace regard malicieux vers moi, mais elle reprend vite la bouteille pour faire tourner. Le jeu a continué, multipliant les aveux, les verres, et les rires, laissant à chacun chacune le temps de se livrer plus intimement, créant des liens plus profonds entre nous. Plus le temps passait, plus nous étions en confiance. C’est ainsi que nous avons appris une partie de l’histoire de Sarah. Léon Bosson a demandé à Sarah pourquoi elle n’avait pas voulu répondre au début. À sa réponse de ne pas avoir voulu gâcher l’ambiance, nous avons tous insisté pour qu’elle nous en parle tout de suite… Alors elle a parlé… Longtemps.
À la fin de son histoire, Se-Wi, à qui personne n’avait pris la peine de traduire et qui trouvait le temps très long, m’a pressé de partir. Mais j’avais beaucoup bu, je lui ai donc proposé de lui appeler un taxi. Je ne voulais pas quitter la soirée. Face à son insistance boudeuse, les autres ont commencé à se lever et prendre congé, lui donnant raison. Sarah elle-même s’est levée, s’est étirée en baillant et s’est approchée de moi pour me glisser quelques mots à l’oreille avant de sortir.
C’est un chauffeur que j’ai appelé qui nous a ramené en voiture, ma voiture. Je ne pouvais pas conduire, ayant bu de l’alcool, et Se-Wi non plus, n’ayant toujours pas son permis de conduire. En montant dans la voiture, ma partenaire a insisté pour que je m’installe à l’arrière avec elle. Mais pour la première fois depuis notre rencontre, je n’ai pas cédé, j’avais envie de somnoler tranquillement en repassant la soirée dans ma tête. Nous avons déposé Se-Wi chez elle, c’est le chauffeur qui l’a raccompagnée à sa porte… Je faisais semblant de dormir. Arrivé chez moi, je me suis écroulé sur le lit pour quelques courtes heures.
59mn
1 : Si vous trouvez l’acteur qui prête ses traits à Seung Chul, vous saurez à quel film je fais référence…………………………………………………………………..
Quizz 2 : titre du drama ?...........................................................
3 : Oppa signifie "grand frère" pour une femme. C’est un terme affectueux.
4 Dans une soirée, une personne qui doit boire de l’alcool peut se faire remplacer par un chevalier noir.